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Découverte de Montréal et première expérience de bénévolat

            Voilà déjà huit semaines que j’ai foulé le sol canadien. C’est fou comme le temps passe vite. Il faut dire que je n’ai pas trouvé une occasion de m’ennuyer. À mon arrivée, je ne savais pas trop si j’étais en vacances, expatriée, touriste, chômeuse...

 

Le bénévolat

                         Mais à peine installée, mon bénévolat à l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal a commencé. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion d’y aller, mais il vaut franchement le détour. Je l’avais visité lors d’un précédent voyage au Québec et, après avoir obtenu mon PVT, je m’étais dit que ce serait une bonne idée de commencer mon aventure dans un lieu que je connaissais déjà et que j’appréciais. D’autant plus que cela me ferait une « première expérience canadienne », chose précieuse pour trouver du travail par la suite.

                          Quatre mois avant mon départ, j’avais donc écrit depuis la France un e-mail à l’Oratoire, en leur proposant mes services. Après quelques échanges, notamment par Skype, un rendez-vous « physique » était fixé la deuxième semaine de mars, soit une semaine après mon arrivée à Montréal. Je me souviens, c’était le jeudi 9 mars au matin. J’étais dans un bureau en face de deux personnes, mais cela ne ressemblait pas à un entretien d’embauche : on faisait plutôt connaissance.

 

                     Vu ma formation et mon expérience professionnelle, ces personnes m’ont placée au service communication et m’ont tout de suite donné du travail. Il faut dire que c’était, ce jeudi-là, le début de neuf jours « spéciaux » à l’Oratoire, avant le 19 mars, fête officielle de Saint Joseph au calendrier. Beaucoup d’événements étaient donc organisés et j’étais chargée de « les couvrir », comme on dit dans le jargon. Du coup, sitôt mon entretien du matin terminé, j’étais déjà au travail l’après-midi ; et le soir même, j’étais publiée sur le site de l’Oratoire et leur page Facebook... Dingue. Je n’aime pas faire des comparaisons avec la France, mais là tout de même... Tout ce que j’ai pu lire n’est donc pas une légende : ici, on choisit direct de te faire confiance et c’est à toi de saisir ta chance et de montrer ce dont tu es capable.

                    J’ai donc enchaîné dix jours de travail d’affilée pour être présente à chaque événement organisé à l’Oratoire. J’écrivais ensuite mon article et j’étais publiée quelques heures après. Tout cela m’a occupé l’esprit : je n’ai pas eu le temps de « penser », de flipper, d’avoir une sorte de contrecoup suite à mon arrivée, j’ai été tout de suite plongée dans le bain, avec des choses à faire, entourée de Québécois.

 

                      Voilà donc ce que je pourrais vous conseiller : pour ceux qui seraient tentés de commencer leur PVT par du bénévolat et de se faire ainsi une première expérience canadienne, prenez le temps, ASSEZ LONGTEMPS AVANT votre départ, de réfléchir à là où vous souhaiteriez aller et écrivez-leur déjà un e-mail. Ça ne coûte rien, ça n’engage à rien et ça permet de gagner beaucoup de temps si ça fonctionne. Mine de rien, avant mon départ, cela me rassurait de savoir que j’étais déjà attendue quelque part, à une date précise. Un ami français – désormais résident permanent et installé à Montréal – m’a bien dit, au cours d’un verre, qu’en trouvant ce bénévolat, j’avais fait le plus dur et qu’il fallait que je me donne à fond, que je m’y consacre à 1 000 % en oubliant tout le reste : l’avenir me le rendrait...

La vie à Montréal

                    Je ne suis pas une fan inconditionnelle de Montréal, au risque d’en choquer plus d’un  C’était vraiment le bénévolat à l’Oratoire qui me retenait. Mais il me tarde de trouver un van et de voir autre chose. D’autant que oui : ce n’est pas si facile de rencontrer des gens ici, ou plutôt de garder contact par la suite. Une solution pas mal : les bars à jeux (« La Récréation » ou « Le Randolph », pour les Montréalais)... On joue à des jeux qu’on ne connaît pas (un animateur est souvent là pour nous expliquer les règles) avec des gens qu’on ne connaît pas, tout en buvant un coup ou en mangeant un morceau. C’est un moyen facile de passer un bon moment en compagnie de Français (forcément), mais aussi de Québécois - et d’Américains - friands culturellement de ce genre de bars.

 

                      J’aime aussi me balader seule au parc Jean-Drapeau, situé sur l’île Sainte-Hélène et accessible en métro. De là-bas, on peut voir la rive sud de Montréal – ah oui ! Parce que Montréal, c’est une île. Non mais sans rire, vous le saviez ? Depuis longtemps ?? Ah bon. Bah moi pas. Je l’ai appris... tardivement. Bref, sur l’île Sainte-Hélène, on peut voir la rive sud de L’ÎLE DE MONTREAL et ses gratte-ciel. Des petits chemins serpentent dans le parc, et un peu de nature ne fait pas de mal.

                   Dans la ville même, j’ai encore du mal à m’orienter, pour une raison précise. La ville est bâtie en échiquier : toutes les rues se croisent à angle droit – typique d’Amérique du Nord – et sont nommées selon leur orientation : on se balade sur Jean-Talon Ouest, on magasine sur Ontario Est... En fait, le Boulevard Saint-Laurent (orientation Nord-Sud) sépare la ville en deux : à l’ouest de ce boulevard, toutes les rues sont nommées « Ouest » ; à l’est de ce boulevard, toutes les rues sont nommées « Est ». Jusque-là, ça paraît simple. Les premiers numéros des rues commencent au boulevard Saint-Laurent. Il faut donc faire attention, car le « 290 Laurier Est » n’a rien à voir avec le « 290 Laurier Ouest » - il est même carrément à l’autre bout ! Et pour ajouter encore un peu de confusion à ça, les orientations Nord-Sud-Est-Ouest indiquées sur les noms des rues ne correspondent pas à la réalité : c’est une arnaque ! En vrai, l’île de Montréal est un peu inclinée et, par commodité, la boussole en forme de « + » est transformée en « x » : le soi-disant « Nord » affiché sur les panneaux pointe en fait vers le nord-est, le « Sud » vers le sud-ouest, « l’Ouest » vers le nord-ouest et « l’Est » vers le sud-est. Ça ne changera strictement rien pour beaucoup de monde, mais quand t’as l’habitude de te repérer et de t’orienter avec le soleil, ça devient compliqué !!

                      Avant toute chose, pour ceux et celles qui ont en France un forfait Free à 19,99 € (ou 15,99 €), bah ils ont tout compris : surtout, ne résiliez pas avant de partir, car en arrivant au Canada, vous aurez 35 jours offerts ! Plus d’un mois avec appels gratuits illimités dans tout le Canada et vers la France, ainsi que SMS illimités ! J’ai découvert ça en arrivant ici, et ça fait bien plaisir. C’est à la fin de ces 35 jours que la galère commence : trouver un forfait téléphonique canadien qui nous plaise. J’ai eu beau éplucher toutes les offres, les opérateurs, les tarifs, les options, les petites astérisques écrites en petit, rien ne sert de chercher un équivalent français : ça n’existe pas. En plus, il faut faire la distinction entre les appels locaux / interurbains / tout le Canada. On croirait franchement être revenu vingt ans en arrière en France, quand il fallait se poser ce genre de questions avant de téléphoner : « C’est dimanche, il est 17h54, je veux appeler à Saint-Bardoche dans le Morbignac, c’est en province, je suis en tarif « Soir et week-ends » donc je fais le « 4 » de Télé 2 !! » (Les plus jeunes, oubliez, vous ne pouvez pas comprendre !!!). Bref. Si, après votre départ en PVT, il vous reste quelques cheveux pas blancs, ils risquent fort de le devenir (ou d’être arrachés) en cherchant un forfait qui vous convienne parfaitement. Perso, je voulais un petit forfait qui me permette d’appeler et d’être appelée quand je chercherai du boulot, ainsi que quelques SMS. J’ai donc opté pour « ChatR » (haaaa, j’en entends qui crient au dégoût !!), 25 $ par mois avec appels illimités au Québec (et non à tout le Canada, attention), 100 SMS et un tarif préférentiel pour appeler sur les fixes en France : 0,2 $ cts / min. Et quand on vous appelle de France, cela vous coûte zéro – ce qui n’est pas le cas avec certains autres opérateurs !

    Ouvrons maintenant la page « Bons plans / Remarques en tous genres » destinés aux futurs arrivants.

 

 

Forfait mobile

Les transports en commun

                   Se déplacer à Montréal coûte cher : 3,25 $ le trajet seul (même pas aller-retour !). Il existe une carte de transport (carte « Opus ») avec quatre forfaits selon vos besoins :

 

  • Forfait 10 passages (26,50 $)

  • Forfait hebdo (25,50 $)

  • Forfait au mois (82 $ tout de même ! Mais vite rentabilisé)

  • Forfait 4 mois

 

 

                    Dans le métro (et dans la rue aussi, d’ailleurs), on se fait souvent accoster par des SDF et j’ai du mal à m’habituer. Ces personnes ne sont jamais agressives, mais s’adressent directement à toi pour te demander quelques pièces. Elles ne sont pas assises contre les murs ; elles viennent jusqu'à toi et te demandent « un peu de change, s’te plaît ». Il y en a tellement... surtout dans le coin de Berri-Uqam, qui prend parfois des airs de cour des miracles. Bref, je culpabilise de ne pas pouvoir donner à tout le monde... mais je vois très souvent des passants entamer la discussion et rigoler avec eux, même s’ils ne donnent au final pas d’argent. Petite consolation...

 

 

                          Mais mon coup de gueule terrible et rugissant revient aux bus de Montréal. Franchement, appelez-moi le directeur !!! Ici, les stations n’ont pas de nom : juste des numéros (« arrêt n°67314 », c’est très évocateur, non ?!?). Il n’y a aucun plan, ni dans les abri-bus (quand il y a des abris-bus) ni à l’intérieur des bus. Pas d’annonce vocale non plus, genre « Prochaine station : Blablabla ». Pas de tableau défilant à cristaux liquides. En gros, débrouille-toi. Donc : quand on vient d’arriver, qu’on ne connaît pas la ville, ni les distances, ni l’emplacement de sa station d’arrivée, il y a fort à parier que notre arrêt nous passera sous le nez. « Il n’y a qu’à demander au chauffeur », me direz-vous. Ha ha !! Grossière erreur !! J’ai pris quatre fois le bus en deux jours. J’ai demandé quatre fois aux différents chauffeurs de me prévenir quand on sera arrivé à ma station. Effectivement, chaque chauffeur y a pensé... une fois qu’on avait fait quelques stations supplémentaires ! « J’ai oublié », m’ont-ils tous dit, sans même s’excuser. Et encore, heureusement qu’il faisait jour : mon colocataire m’a raconté qu’en hiver, les vitres des bus sont couvertes de buée et il est impossible de se repérer, même quand on connaît les lieux. A cela s’ajoute le fait qu’il vaut mieux connaître d’avance les horaires de son bus, car il n’y en a vraiment pas tout le temps. Il m’est arrivé d’en attendre un pendant 25 minutes par -11°C et ça, je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi (= le prochain reporter PVTiste 2017).

Les courses

                       Dans la série « Coup de gueule » aussi (on n’est pas français pour rien), j’ajoute les dates de péremption dans les supermarchés. Sans rire, faites super gaffe en faisant vos courses : il m’est arrivé d’acheter le 7 mars des yaourts à consommer avant le 20 février, c’est-à-dire quand j’étais encore en France !! Pareil pour une douzaine d’œufs périmés depuis dix jours. Il faut tout vérifier. Et si jamais vous vous rendez compte en rangeant vos courses dans votre frigo que vous vous êtes fait avoir, retournez au magasin avec le ticket de caisse : même si ce sont des produits frais, ils vous les rembourseront ou échangeront. Je ne citerai pas les supermarchés concernés, pour ne pas vexer le « Métro » situé à Côte-des-Neiges et l’IGA de « Beaubien » rue Saint-Zotique.

                     Evitez-vous également de vous taper la honte, en croyant qu’un de vos produits, dont la date limite de consommation affichée est « 2016 MA 07 », est périmé depuis le 7 mars. Je suis revenue au magasin en maugréant avec mon jambon sous le bras, pour m’entendre dire que « MA » veut dire « MAI » et non pas « MARS »..

Mesdames...

                       ... et Messieurs peut-être aussi, pourquoi pas on sait jamais), oubliez lisseur, épilateur et autre choses coquettes munies de prises électriques françaises : même avec un adaptateur, votre épilateur en vitesse maximale tournera à 2 à l’heure et votre lisseur ne marchera tout simplement pas (et de toutes les manières, depuis votre départ et votre recherche de forfait, vous n’avez plus de cheveux).

Pour finir...

                         Globalement, je crois que j’ai le moral. En tous cas, je me préserve et j’évite tout ce qui pourrait me faire verser une petite larme : je ne regarde pas d’anciennes photos sur mon ordi, je n’écoute pas certaines musiques... Je suis à la recherche d’un van pour enfin être libre de mes mouvements. Récemment, pendant trois-quatre jours, j’ai ressenti un vrai isolement, je me sentais complètement coincée à Montréal, sans pouvoir en sortir, j’avais l’impression que l’île de Montréal prenait davantage des airs d’Alcatraz. Un véritable couvercle de claustrophobie s’abattait sur ma tête et j’ai eu besoin de m’évader un peu, autant que possible. Je me suis faite une petite escapade en bus à Pointe-Claire.

Les maisons font rêver....

                         ... et on peut se balader sur plusieurs kilomètres sur le Lakeshore bien agréable. Il faisait 22°C (un record jusqu’à présent) et quelques (sacrés) coups de soleil plus tard, j’ai appris qu’une seule pharmacie vendait de la Biafine à Montréal : le 3828 boulevard Décarie, station Villa-Maria !!

 

Il me tarde en tous les cas d’avoir mon van et de partiiiiiiiiir !

 

Que mon vrai voyage puisse commencer !!!! J’ai hâte de vous montrer des coins plus beaux, de vivre de nouvelles aventures, de faire de nouvelles rencontres et de vous partager tout cela !!

 

Alors à très vite !

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

© Anne Deverre

L'Oratoire Saint-Joseph au printemps

Lumière du soir sur l'Oratoire Saint-Joseph

Chapelle votive de l'Oratoire, une merveille !

Vue sur Montréal depuis le parc Jean-Drapeau

Les toits grattent le ciel, comme dit Céline Dion !

Montréal

Vue sur Montréal depuis la terrasse de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal

Le stade olympique a été construit pour les J.O. de 1976

Petite escapade à Pointe-Claire, en quête d'un peu de nature et d'espace !

Les maisons huppées de Pointe-Claire font bien rêver !

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